Palais de Tarba le hutt

Tout a un prix !

Le chasseur biplace de Chris décolla à la faveur de la nuit, dans un vrombissement sourd, encore atténué par le bruit oppressent de la foule en perpétuelle mouvement qui vivait dans le dédale de rue de Nar Shaada. Les réacteurs auxiliaires se déclenchèrent, propulsant le chasseur toujours plus en altitude, bientôt, la gigantesque mégalopole ne devint plus qu’une mer de lumière, muette, irréelle et étonnante, ce flot de lumière mouvante émerveillait Chris, lui qui d’habitude était toujours surexcité et incapable de tenir en place restait muet face à ce spectacle qui semblait surnaturel. Mais bientôt les moteurs principaux reprirent leur chant grave et lugubre, ode à la technologie de cet engin de mort (autant pour son pilote que pour les ennemis vu son état). Les deux chasseurs de primes n’étaient pas les seuls dans le ciel, mais pourtant, ils étaient les seuls à sortir de la ville. En effet, le palais de Tarba se situait dans les plaines qui entouraient la ville, selon lui s’était parce qu’il n’y a pas assez de place en centre ville pour accueillir sa cour, pour les autres car il n’est pas assez riche pour se payer une large parcelle dans le centre ville comme les plus puissants des hutts, tel Lécu qui possèdent la plupart des bâtiment du centre historique de la ville. Mais la bordure de Nar Shaada avait ses avantages, et le plus important est que les tentatives d’assassinats ont moins de chance de succès dans un endroit quasi désert qu’en pleine ville à une heure d’affluence.

Le voyage prendrait néanmoins un bon quart d’heure, tel est le problème des grandes villes, tout y est agrandi à son paroxysme. Chris enclencha le pilote automatique de son antiquité (à comprendre vaisseau) après avoir rentré les coordonnées manuellement, le calculateur ayant subit les dégâts du temps et ayant rendu l’âme depuis bien longtemps déjà. Ensuite, il recula son siège et s’assis plus confortablement, il sortit ensuite un des cigarillo qu’il avait emporté avant de quitté son appartement et l’alluma avant de jeté le petit cigare restant et son briquet à Thalo qui se tenait sur le siège à coté de lui, et qui semblait absent, peut-être avait-il peur de dire une bêtise et de se faire battre à nouveau, où était-il pensif simplement. Bientôt le cockpit se retrouva enfumé et le paysage se ternie, voilé par une nappe de fumée pareille au brouillard matinale recouvrant le paysage et rendant la vue incertaine et les objets se transformant en formes éthérés. Le chasseur émit un signal sonore, Chris et son compagnon était enfin arrivé à destination, le vaisseau était en position stationnaire attendant, les moteurs ronflant que son pilote reprenne les rennes pour se poser. Chris effectua un atterrissage sans trop de raté, à l’exception d’un problème de train d’atterrissage vite réglé par une « légère » tape sur le bouton ayant un disfonctionnement qui s’activa enfin, non pas sans émettre une note plaintive, la rampe s’abaissa et les deux chasseurs de prime avancèrent vers le gigantesque bâtiment qui se tenait à présent en face d’eux. Ils ne pouvaient plus reculer.
Tandis qu’au dessus de leur tête une ombre menaçante apparaissait !

Gigantesque, voilà qui décrivait à merveille le palais de Tarba le hutt, en cet instant Chris avait du mal à croire que ce hutt avec lequel il allait traiter était un des moins fortuné de cette planète. En face des deux hommes se dressait un chef d’œuvre d’architecture, un palais de pierres, de vraies pierres et non pas de durabéton comme le reste de la ville trônait fièrement devant eux, les pierres procurait certes un style rustique au bâtiment, mais face à sa conception, on ne s’en souciait guère. C’était donc un palais orné de cinq tours, quatre aux points cardinaux et un donjon au centre, surélevé par un piédestal de marbre blanc au délicate veine d’un noir de jais. La porte principale était en bois, de l’ébène poli, puis vernie faisant ressortir chaque nœud des arbres qu’ils avaient anciennement incarné. Chris était en admiration devant ce chef d’œuvre, et il ne prêta pas attention au monde extérieur. Lorsque soudain, un aiguillon vint percer de manière superficielle son avant bras, la douleur lancinante le ramenant soudain à la réalité.
Quatre gardes gamoréens se tenaient en travers de son chemin, lui barrant la route, leur vibrohache pointées de façon menaçante vers les deux inconnus. Un cinquième se tenait dans le dos de Chris, c’était apparemment le chef de la garde, mais surtout c’était l’impudent qui avait osé blesser Chris, il grogna pour intimider, sans effet notable, puis après plusieurs secondes d’attente sans réaction de la part de quiconque, il beugla une série de bruit peu ragoûtant. Chris le fusilla du regard, il porta ensuite son avant bras blessé à la bouche, avalant les quelques gouttes du précieux liquide carmin qui perlaient, un goût de fer se propageant dans sa bouche, décidément, il trouvait se gros porc vert bien impétueux. Il lui adressa ensuite la parole sur un ton hautain, faisant comprendre à cet extraterrestre qu’il lui était inférieur :

« Ta gueule gros tas ! Si tu veux m’adresser la parole, il va falloir arrêter de beugler et parler une langue… un petit peu plus civilisée, comme le langage commun, non t’es pas d’accord sale merde de l’espace.»

Chris n’avait aucune confiance et connaissait la réputation belliqueuse de ces créatures, aussi posa-t-il la main sur son fusil blaster, faisant comprendre aux cinq non humains qu’il était près à en découdre. Le capitaine remarqua sa posture et baragouina avec un accent fort prononcé et dans un langage des plus approximatif, mâchant la moitié des mots :

« Du calme petit homme, pas la peine de se battre, on ne voudrait pas te découper en morceau toi et ton petit copain derrière. Mais, avant de pouvoir passer donner nous le motif de votre visite dans la demeure de notre maître, le grand hutt Tarba le magnifique.»

Chris répliqua sans plus de conviction :

« Ah bah, si avec ça il ne se fait pas lécher son gros cul de vers, je ne sais pas ce qu’il lui faut. Dit à ton cher maître que Chris Malkior veut s’entretenir avec lui pour sa prime sur l’endetté du nom de Mec Thakis.»

Le capitaine se dirigea vers la droite de la porte, appuya sur un petit bouton dissimulé dans une gravure et un petit droïde sortit et après une courte discussion entre lui et le garde gamoréen repartit vers les entrailles du palais. Au bout de quelques minutes, où la tension ne cessa de monter entre les chasseurs de primes et les gamoréens. Soudain un signal sonore retentit et la porte s’ouvrit. L’autorisation de rentrer leur était enfin accordée, les quatre gardes s’écartèrent, mais le pot de col de capitaine tint à les accompagner pour être sûr qu’il n’irait pas déambuler dans les entrailles du palais.

Les trois êtres commencèrent leur longue descente vers la salle de réception du hutt, le trajet sembla encore plus long, car le chemin qu’ils empruntaient n’était pas éclairé, du moins dans les longs couloirs rectilignes, les virages eux apparaissant de façon ténue grâce à la judicieuse disposition de quelques torches diffusant une lumière vacillante, les torches menaçant de s’éteindre au moindre courant d’air. L’air était lourd, emplit de cette odeur de moisi qui hante les pièces n’ayant vu la lumière du jour, et Chris n’osait imaginer ce que l’obscurité pouvait bien masquer à leurs yeux d’être diurne. Puis, petit à petit, l’air s’emplit d’une nouvelle odeur, tout aussi fétide, mais néanmoins différente, des relents de nourriture, mélanger à des herbes à fumer diverses et variées, ainsi probablement que des excréments, ou des choses à l’odeur similaire. Le bruit accompagnait cette nouvelle atmosphère, un simple murmure qui s’accru de façon constante jusqu’à ce transformer en un indicible vacarme, cacophonie de moult langage aux sonorités variés. Les trois êtres s’arrêtèrent, le gamoréen finit la toilette qu’il avait entrepris durant leur longue descente, et qui consistait à décrasser son armure grâce à de bon gros crachat, il regarda les deux hommes d’un œil mauvais, apparemment il n’avait pas confiance. Il leur tourna le dos pour rentrer dans la salle, mais à peine Chris fut-il hors de son champs de vision que Chris sortit son pistolet blaster et tira un seul et unique coup, en plein dans la nuque, le gamoréen s’effondrant dans un bruit sourd de chute accompagné d’un soupir. Chris regarda Thalo, celui-ci paraissait légèrement tendu, mais il était trop tard pour faire demi tour. Il lui fit un signe signifiant probablement bonne chance et pénétra dans la salle de réception de Tarba. C’était le dernier virage, enfin il atteignait le but qui lui avait valu deux semaine de voyage et de chasse pour ramener un seul homme dont le seul pêché avait été de s’accopiner avec un hutt.

Les deux hommes pénétrèrent dans la salle, Chris en premier, mais avant de passer devant le hutt, il recula pour laisser la place à Thalo en lui lançant à voix basse, sur un ton serein :

« Ah toi le bleu, et pas de gaffe nos vies dépende de toi !»

Les choses semblait se compliquer pour Chris, en effet alors que la négociation reposait principalement sur le jeune chasseur de primes qu’il avait amené avec lui, Thalo semblait dépassé et perdait le peu de moyen qu’il possédait aux yeux de Chris. Pendant n moment, le chasseur passablement énervé avait même pensé à descendre son « coéquipier » et tenter le négoce tout seul ensuite, mais il se ravisa, se doutant qu’il ne ferait que réduire ses chances de succès. Lui aussi commençait à perdre ses moyens, la salle était rempli de garde et même si Chris pouvait être rangé dans la catégorie tête brûlée, il n’était pas suicidaire au point de défier un hutt sur son territoire. Son cœur commençait à s’emballer, et des gouttes de sueur perlaient sur son front, il avait perdu ce petit sourire narquois qu’il arborait auparavant comme un ornement.

Il laissa alors son regard vagabondé dans l’immensité de la salle de réception, cette pièce n’avait rien à envier au reste du palais. Au plafond, de fines voûtes en croisé d’ogive rehaussée d’arabesques perçaient tant bien que mal l’épais nuage de fumée que dégageaient des dizaines de tabac différent. Des lustres de cristal et d’or crachaient des reflets d’une multitude de couleurs toutes plus captivante que la précédente. Le seul point noir de la décoration de la pièce était sans conteste les trophées qui trônait derrière Tarba, une série de membres des monstres les plus dangereux de la galaxie monté sur des plaques de bronze à la teinte vert bleu caractéristique de oxyde de bronze.

Mais le temps n’était pas à la détente, aussi dans un élan de bon sens, il posa de nouveau son regard sur le jeune homme qui l’accompagnait. Ce dernier était resté pendant tout ce temps retourné vers Chris à le regarder avec son air perplexe. Ils étaient vraiment dans la merde !
Chris attrapa Thalo par le col et le rapprocha de lui de façon à pouvoir lui dire dans le creux de l’oreille sur un ton enragé :

« Mais qu’est ce qu’il t’arrive le bleu, tu veux notre mort ! Comment tu veux que je te dise ce que tu dois lui répondre, je sais même pas ce qu’il t’a dit, alors remue toi le cul merde. Je veux juste qu’il me file ma prime, et après on se barre de là. Je savais que j’aurais pas du buter son traducteur cet après-midi. »

Après ces dernières paroles, Thalo ne semblait pas confiant, mais alors vraiment pas le moins du monde. Mais un pressentiment disait à Chris que ce petit homme pourrait se débrouiller, du moins avait-il intérêt, car ils avaient oublié de réservés des tombes en quittant la ville.
Chris savait que la négociation ne donnerai rien aussi avait-il prévue un plan de secours, juste au cas où tout tournerais au vinaigre. Il intercepta Thalo qui avançait d’un pas tremblant vers le hutt, et lui adressa de nouveau la parole à demi ton :

« Ecoute Thalo, si jamais il refuse de négocier, tu vas dire à ce gros limaçon verdâtre que son colis est accompagné d’une caisse explosifs et que s’il veut m’entuber je me ferais un plaisir de presser le petit bouton rouge.
Ah et prépare toi au cas où, a courir vers la sortie.»

En même temps qu’il prononçait cette dernière phrase, il glissa dans la poche du jeune homme son pistolet blaster, il vaut mieux en avoir deux en combat, tel était sa philosophie, et lui avait toujours son fusil blaster. Il lâcha alors le jeune homme et le laisse retourner au négoce, seul, mais il avait confiance.